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  • Le Prix à payer

    Ai lu, d’une traite, Le Prix à payer, de Joseph Fadelle[1], récit d’une conversion d’un musulman irakien au christianisme.

     

     

    Je suis athée mais ai été élevé au biberon des Évangiles, en particulier celui de Jean – celui par qui Mohamed a découvert le christianisme, et l’amour. Face au message de l’Évangile, il a immédiatement connu que le Coran était une mascarade, que l’islam était avant tout une culture d’enfermement dans des rites et des rituels bloquant toute liberté de pensée et d’action. Il a vécu dans deux pays, l’Irak et la Jordanie ou la Charia est la loi et commande tous les actes de la vie quotidienne, jusqu’à avoir été l’objet d’une fatwa lancée par son père et l’ayatollah Mohammed Sadr - la plus haute autorité chiite en Irak - et avoir failli mourir sous les balles de ses frères et oncles.

     

     

    Ma réflexion n’est pas ici celle de la croyance religieuse ; elle est d’ordre sociologique et politique. Le catholicisme aussi a connu ses pires heures d’obscurantisme et de pouvoir quasi absolu sur les êtres humains. Il a pratiqué l’excommunication, la torture et le bûcher, a fait des femmes des sous-humains, des non-chrétiens des hérétiques. Mais nous sommes au XXIème  siècle ; la science nous a appris la relativité, que le réel nous est définitivement voilé, que ce réel dans lequel nous évoluons est le produit de notre cerveau, de sa structure biologique et des schémas mentaux mis en place depuis notre conception, à travers le langage, la culture, les relations à nos environnements. Comment peut-on aujourd’hui encore croire des histoires à dormir debout ! Car le Coran est un ramassis d’histoires sordides, celles de ce Muhammad et de ses tribulations guerrières, amoureuses et sexuelles, passées au vernis de paroles tombées directement de la bouche de Dieu. Certes, j’ai la conviction que toutes les voies sont bonnes pour accéder à la plénitude de notre humanité, Kâma-Sûtra compris ! Et donc l’islam aussi. Mais quand, sous couvert de religion, on demande à toute la communauté de se plier à une loi, la Charia, sans qu’il soit même possible de la comprendre par la raison, encore moins de la critiquer, et d’exiger de tous les visiteurs, les passants, les étrangers de s’y conformer, on impose une loi incompatible avec la relation à Dieu.

     

     

    Alors comment se fait-il, primo que, dans les pays où règne la charia, les étrangers acceptent d’obéir à des règles sociales qui n’ont rien de religieux (le voile, l’interdiction de conduire pour les femmes, de l’alcool…), secundo que tant d’occidentaux se convertissent à l’islam, tertio, que nous acceptions la pénétration de mœurs liberticides dans nos propres pays ?

     

     

    Que nous acceptions d’obéir aux coutumes des pays dans lesquels nous sommes de passage ou installés pour des raisons professionnelles, d’abord : les affaires, la cupidité, le pouvoir de l’argent-pétrole, les primes d’expatriation exorbitantes, bref le matérialisme admet toutes les compromissions. Au moins, un chrétien, me semble-t-il, même s’il accepte les coutumes des pays hôtes (on ne travaille pas le vendredi[2]), ne devrait pas se plier aux coutumes religieuses. D’ailleurs, la moindre des courtoisies quand on reçoit quelqu’un, c’est de s’enquérir de ses propres coutumes et de les faire siennes, quand on est civilisé. Et tout homme républicain et démocrate se doit de condamner les mœurs liberticides.

     

     

    La conversion des occidentaux à l’islam, ensuite : la perte du sens moral et religieux, la désagrégation sociale, la perte de crédibilité de toutes les institutions, religieuses et politiques créent un tsunami, une conflagration à l’intérieur de chaque citoyen, qui n’est plus protégé par un encadrement social et moral. Les curés n’ont plus la cote et le service national a été supprimé par le plus grand président, le plus noble et le plus désintéressé qu’ait connu la République française[3]. Vers qui, vers quoi se tourner pour échapper à l’angoisse liée au fait même de vivre ? Oh, les réponses sont multiples : le matérialisme d’abord, accumuler des biens, étendre ses domaines qui, comme chacun sait, éloignent la Faucheuse. La drogue ensuite, sous ses différents formes : drogues dures et alcool, mais aussi jeux, vidéos et autres, séries télévisées à gogo. L’abandon de sa liberté et de sa volonté enfin : ce que proposent toutes les sectes. « Venez à moi, disait Moon, donnez moi tous vos biens, et soyez heureux de votre dénuement ». En cela, il tapait juste : quand on se libère de la matière, on trouve la jouissance de la liberté. L’islam est la plus extraordinaire des sectes. Il vous dit : « Le Coran est la parole de Dieu, recueillie par son Prophète, ne cherchez pas à comprendre, apprenez-le par cœur, rabâchez-le jusqu’à satiété et au-delà. » Il vous enseigne à faire abstraction de toute volonté personnelle et de toute réflexion : « la communauté sait ce qui est bien pour vous, conformez-vous. » Je pense que les conversions à l’islam manifestent un trouble profond de nos sociétés et une réponse pathologique des convertis.

     

     

    Qu’on ne se méprenne pas : j’éprouve amour et compassion pour tout être humain. La personne est pour moi sacrée, les religions ne le sont pas. De même, je suis opposé au judaïsme israélite mais tout juif est pour moi respectable et aimable. Il en est de même pour les « catho ». Évidemment, je préfère, comme Joseph Fadelle, une religion d’amour et de libération à une religion de contrainte et d’enfermement.

     

     

    Pénétration de nos civilisations évaluées par des mœurs liberticides enfin : mon optimisme résolu ne trouve aucun bonne raison, aucune excuse à ce fait. Le citoyen de nos « vieux pays » est repu et fatigué. Repu, même sans travail et sans avenir professionnel, il préfère végéter en ville à migrer dans la campagne où il peut assurer sa subsistance avec un potager, quelques poules et brebis. Fatigué, il n’a même plus envie de se battre pour des valeurs, encore moins pour plus de justice. Qui pourrait être le porte-parole de citoyens irresponsables ? Pas nos syndicalistes, dont l’unique but est de faire carrière dans le syndicalisme et de récolter les subsides accordés par l’Etat. Pas nos politiques, dont l’unique but est de faire carrière et de briguer la place la plus haute possible dans la hiérarchie politique : « Je veux être président de la République », se répètent tous les matins Coppé, Hollande et autres Montebourg. Pour quoi faire ? serait-on tenté de leur demander. « Mais pour jouir du pouvoir, évidemment ! » Pas les églises, qu’elles soient catholique, protestante ou adventiste, engoncées dans le matérialisme ambiant. Témoins de Jehovah ? Mormons ?… c’est mieux ! Là au moins, on est encadré ! Mais le summum, c’est quand même l’islam ! Et le citoyen fatigué et repu se contente de voter pour le Front national, ou pour Guéan, contre l’immigration, l’étranger.

     

     

    Ah, Joseph, tu as opté pour l’Église catholique parce que tu as trouvé dans la Bible et les Évangiles le plus beau message humain qui soit. Je te souhaite d’aller encore au-delà et de te libérer de ce besoin que nous avons tous d’avoir un Père. Mais je sais que tu as eu une vision, un appel[4] : « Pour franchir le ruisseau, il faut que tu manges le pain de vie. » Et cela, je te l’envie.



    [1] Le Prix à payer, L’œuvre Éditions, Paris, 2010

    [2] Je note avec amusement que chaque religion monothéiste a décidé d’un jour réservé au service de Dieu, Vendredi, Samedi, Dimanche, sans doute parce qu’il y a plusieurs "Dieu unique" ? Je me dis qu’il y a encore la possibilité pour quatre nouvelles religions monothéistes de trouver une place dans la semaine !

    [3] Monsieur Jacques Chirac, évidemment !

    [4] Le Prix à payer, p. 33