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- Actualités

  • Ma vie sur terre, chapitre 1

    Ma vie sur Terre

    Jean Taillardat

    Après avoir écrit, sous des noms de plume divers et variés, un certain nombre d’ouvrages : romans avant tout, biographie, nouvelles, SF/anticipation, il me vient l’envie de reprendre le cours des réflexions dont j’ai alimenté mn blog www.jeantaillardat.blogspirit.com  depuis de nombreuses années et que j’avais laissé en sommeil.

     

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  • Moi, premier roman, chapitre 1

    Moi, premier roman

     

     Chapitre 1

     

       J’ai été conçu par un homme en chair et en os – mais oui ! – pour lequel, dès qu’il a commencé à me coucher… sur le papier, j’ai ressenti autant d’admiration que d’affection. Comme s’il n’avait pas eu d’autres projets en cours ! Jeune marié et déjà jeune papa d’une fille dont, si elle l’a empêché de dormir la nuit et donc de se consacrer autant qu’il l’aurait souhaité à mon développement, dont, disais-je, je ne suis pas jaloux : c’est une fille !

       Très tôt, cet homme, mon père, m’a gratifié d’un parrain et d’une marraine, appelés « les éditeurs », je comprendrais plus tard pourquoi. Ils ont contribué, par haptonomie, à mon développement.

       Qu’est-ce que j’ai été cajolé, caressé, pendant la phase de gestation ! Mon père d’abord, utilisant sa puissance d’imagination et l’esthétique de sa plume, m’a façonné de telle sorte que j’étais, dès ma naissance, une œuvre d’art. Puis ma marraine a apporté son grain de sel, sa science et son génie – sans aucune fausse modestie – mais oui ! Mon parrain m’a fait les yeux doux aussi ; donc, tout allait bien !

        Quand mon père et ma marraine ont été certains de ma forme et de mon désir de venir au monde, ils ont fait appel aux spécialistes, qui, dans le domaine, s’appellent correcteurs, infographistes et imprimeurs.

       J’ai vu le jour le 17 mai 2018 à Clermont-Ferrand, la bonne ville de Catherine de Médicis. Joie dans la famille, joie chez mes premiers admirateurs ! Ils m’ont tous dit gracieux et jovial, parfois même un peu canaille.

       Mais il faut que je vous dise qui je suis, sans en dévoiler trop pour vous donner envie de me feuilleter. Mon nom vous le connaissez, c’est Moi, premier roman. Je sais ça fait un peu narcissique mais peut-on vivre sans s’aimer soi-même ? Raisonnablement, s’entend. Je me présente sous la forme d’un livre – ce n’est pas très original pour un roman – relativement peu épais, aux mensurations canoniques : 125-210-17, exhibant en première de couverture un jeune homme en tissu prince de Galles dont on ne sait s’il tombe ou s’il se relève au contraire… et dans ce cas après sa chute – quel art de l’ambiguïté, cher Père !

       Maintenant ce n’est pas tout de venir au monde, il s’agit d’y entrer, d’exister (ex-sistere, sortir de, vouloir être). Et mon père, ma marraine et mon parrain ont décidé de faire appel à un héraut (oyez, oyez) que l’on appelle ici attaché de presse, en l’occurrence une attachée de presse parisienne…

       Que la fête commence !

  • Les fonctions présidentielles

    Une mienne amie, pas totalement misanthrope mais résolument féministe, me contait l’autre jour, dans sa version courte, l’aventure qui advint à un petit neurone vagabond qui rencontra un homme – un mâle – et se mit en quête des collègues neurones qui devaient s’épanouir dans son cerveau démesuré. Il y entra. Personne. Le silence absolu. Il ressentit tout d’abord une légère inquiétude, se risqua à héler d’improbables congénères. Le silence fit écho à son appel. Un sentiment de panique commençait à s’emparer de lui quand il vit surgir un neurone tout rouge et excité qui le considéra avec étonnement et lui dit : « Qu’est-ce que tu fais là ? On est tous en bas ! »

     

    Il me faut, à ce point de mon récit, préciser que toute relation entre cette fiction (quoique…) et de quelconques considérations politiques serait le fruit de l’imagination du lecteur, les fonctions présidentielles se situant à un niveau beaucoup plus élevé dans l’humanité de nos dirigeants. Toute référence aux présidents français présent et passés serait donc malvenue.

     

     Pour en revenir à des notions scientifiques, nous faisons appel à la théorie des trois cerveaux de Paul McLean ; les cerveaux de nos présidents, qui sont des hommes normaux, étant soumis aux lois biologiques, disposent donc de trois couches : le cerveau reptilien, le cerveau mammifère et le néocortex, qui est propre aux hominidés. Au cerveau reptilien appartiennent les activités réflexes et instinctives, dont le rut fait partie. Au cerveau des mammifères correspondent les besoins sociaux d’appartenance, le cocooning, le copinage, voire le « dépuçage ». Enfin le néocortex est le lieu de la réflexion, de la pensée, de la cognition.

     

     Pour imager cette théorie, nous pouvons également dire que l’être humain est composé, hors les membres de la motricité et de la préhension, de trois parties : les parties molles, sises sous le diaphragme, avec ses organes de digestion et de reproduction. Le thorax, lieu de la transformation de l’air en oxygène véhiculé par le sang dans les cellules du corps humain, à l’aide de cette formidable pompe qu’est le cœur. La tête, qui juxtapose le visage et cette matière qu’on appelle grise.

     

     À l’évidence, toute personne investie par une élection démocratique est en droit de penser que cet honneur est dû à la qualité de sa pensée, donc au développement supérieur de son néocortex. Qu’en est-il en réalité ?

     

     Les dernières découvertes scientifiques, la biologie du comportement en premier lieu, démontrent au contraire que les organes des parties molles sont le lieu de la prise des décisions, le cerveau ne faisant que les entériner en leur donnant une valeur rationnelle. Je laisse au lecteur le soin de réfléchir sur les raisons de ses choix aussi bien pour s’accoupler, acheter, consommer, aimer, haïr, séduire, jeter… Traditionnellement, on attribue au cœur le siège de l’âme. Là encore, la science montre que les centre nerveux y sont très présents et déterminent les comportements de courage ou de lâcheté, d’affrontement ou de fuite. Quand au cerveau, son protagoniste français le plus célèbre en a défini le rôle absolument essentiel en matière de politique : « Je pense, donc je fuis ».

     

     Ces fonctions humaines sont évidemment présentes chez chacun des êtres humains normaux, donc des dirigeants, donc des présidents. On peut donc en déduire une typologie présidentielle selon que l’un ou l’autre de ces centres primera sur les autres :

     

    -le président cérébral, à grosse tête, qui invente le moyen de faire payer le peuple d’une façon indolore : la TVA est à ce titre une totale réussite.

    -le président courageux, dont la capacité à combattre prime sur l’intelligence de la situation,

    -le président libidineux, dont les parties molles guident la conduite, le caque de motard permettant d’éviter les risques liés aux écarts de conduite.

     

    Il existe également de nombreuses combinaisons de ces trois fonctions : le cérébral libidineux, le courageux libidineux, le cérébral courageux, voire le cérébral courageux et libidineux, quoique ces trois vertus se rencontrent rarement simultanément chez les politiques. Faut-il vraiment préciser que ces fonctions se retrouvent aussi bien chez la femelle que chez le mâle, au taux de testostérone près ? On peut d’ailleurs se demander si la fonction libidinale est préalable à l’élection suprême ou si elle en est une conséquence. Les études montrent qu’elle était très présente de façon précoce chez la plupart des candidats au suffrage universel. 

     

     De cette étude théorique pourraient être tirés des enseignements sur le profil des présidents présents et passés, en France et dans l’ensemble des pays. On pourrait également définir le profil le mieux à même de répondre aux exigences de notre temps et s’interroger sur les raisons qui conduisent le peuple à choisir tel ou tel profil. Par exemple, il semblerait, mais cela reste à confirmer, que les électeurs soient, au moment du choix, guidés plus par leurs parties molles que par les autres fonctions. Ces recherches feront l’objet, nous n’en doutons pas, d’importants programmes d’études confiés à des spécialistes dont la fonction première est cérébrale, c’est-à-dire déconnectée de la réalité humaine. Nous sommes pourtant là, semble-t-il, dans le domaine de l’idéologie régnante, récupérée par des politiciens soumis aux pulsions libidinales, ce qui fausse quelque peu le débat. Mais restons optimistes, il nous restera toujours l’humour pour ne pas sombrer dans le désespoir !