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Le blog de Jean TAILLARDAT - Page 13

  • Le Prix à payer

    Ai lu, d’une traite, Le Prix à payer, de Joseph Fadelle[1], récit d’une conversion d’un musulman irakien au christianisme.

     

     

    Je suis athée mais ai été élevé au biberon des Évangiles, en particulier celui de Jean – celui par qui Mohamed a découvert le christianisme, et l’amour. Face au message de l’Évangile, il a immédiatement connu que le Coran était une mascarade, que l’islam était avant tout une culture d’enfermement dans des rites et des rituels bloquant toute liberté de pensée et d’action. Il a vécu dans deux pays, l’Irak et la Jordanie ou la Charia est la loi et commande tous les actes de la vie quotidienne, jusqu’à avoir été l’objet d’une fatwa lancée par son père et l’ayatollah Mohammed Sadr - la plus haute autorité chiite en Irak - et avoir failli mourir sous les balles de ses frères et oncles.

     

     

    Ma réflexion n’est pas ici celle de la croyance religieuse ; elle est d’ordre sociologique et politique. Le catholicisme aussi a connu ses pires heures d’obscurantisme et de pouvoir quasi absolu sur les êtres humains. Il a pratiqué l’excommunication, la torture et le bûcher, a fait des femmes des sous-humains, des non-chrétiens des hérétiques. Mais nous sommes au XXIème  siècle ; la science nous a appris la relativité, que le réel nous est définitivement voilé, que ce réel dans lequel nous évoluons est le produit de notre cerveau, de sa structure biologique et des schémas mentaux mis en place depuis notre conception, à travers le langage, la culture, les relations à nos environnements. Comment peut-on aujourd’hui encore croire des histoires à dormir debout ! Car le Coran est un ramassis d’histoires sordides, celles de ce Muhammad et de ses tribulations guerrières, amoureuses et sexuelles, passées au vernis de paroles tombées directement de la bouche de Dieu. Certes, j’ai la conviction que toutes les voies sont bonnes pour accéder à la plénitude de notre humanité, Kâma-Sûtra compris ! Et donc l’islam aussi. Mais quand, sous couvert de religion, on demande à toute la communauté de se plier à une loi, la Charia, sans qu’il soit même possible de la comprendre par la raison, encore moins de la critiquer, et d’exiger de tous les visiteurs, les passants, les étrangers de s’y conformer, on impose une loi incompatible avec la relation à Dieu.

     

     

    Alors comment se fait-il, primo que, dans les pays où règne la charia, les étrangers acceptent d’obéir à des règles sociales qui n’ont rien de religieux (le voile, l’interdiction de conduire pour les femmes, de l’alcool…), secundo que tant d’occidentaux se convertissent à l’islam, tertio, que nous acceptions la pénétration de mœurs liberticides dans nos propres pays ?

     

     

    Que nous acceptions d’obéir aux coutumes des pays dans lesquels nous sommes de passage ou installés pour des raisons professionnelles, d’abord : les affaires, la cupidité, le pouvoir de l’argent-pétrole, les primes d’expatriation exorbitantes, bref le matérialisme admet toutes les compromissions. Au moins, un chrétien, me semble-t-il, même s’il accepte les coutumes des pays hôtes (on ne travaille pas le vendredi[2]), ne devrait pas se plier aux coutumes religieuses. D’ailleurs, la moindre des courtoisies quand on reçoit quelqu’un, c’est de s’enquérir de ses propres coutumes et de les faire siennes, quand on est civilisé. Et tout homme républicain et démocrate se doit de condamner les mœurs liberticides.

     

     

    La conversion des occidentaux à l’islam, ensuite : la perte du sens moral et religieux, la désagrégation sociale, la perte de crédibilité de toutes les institutions, religieuses et politiques créent un tsunami, une conflagration à l’intérieur de chaque citoyen, qui n’est plus protégé par un encadrement social et moral. Les curés n’ont plus la cote et le service national a été supprimé par le plus grand président, le plus noble et le plus désintéressé qu’ait connu la République française[3]. Vers qui, vers quoi se tourner pour échapper à l’angoisse liée au fait même de vivre ? Oh, les réponses sont multiples : le matérialisme d’abord, accumuler des biens, étendre ses domaines qui, comme chacun sait, éloignent la Faucheuse. La drogue ensuite, sous ses différents formes : drogues dures et alcool, mais aussi jeux, vidéos et autres, séries télévisées à gogo. L’abandon de sa liberté et de sa volonté enfin : ce que proposent toutes les sectes. « Venez à moi, disait Moon, donnez moi tous vos biens, et soyez heureux de votre dénuement ». En cela, il tapait juste : quand on se libère de la matière, on trouve la jouissance de la liberté. L’islam est la plus extraordinaire des sectes. Il vous dit : « Le Coran est la parole de Dieu, recueillie par son Prophète, ne cherchez pas à comprendre, apprenez-le par cœur, rabâchez-le jusqu’à satiété et au-delà. » Il vous enseigne à faire abstraction de toute volonté personnelle et de toute réflexion : « la communauté sait ce qui est bien pour vous, conformez-vous. » Je pense que les conversions à l’islam manifestent un trouble profond de nos sociétés et une réponse pathologique des convertis.

     

     

    Qu’on ne se méprenne pas : j’éprouve amour et compassion pour tout être humain. La personne est pour moi sacrée, les religions ne le sont pas. De même, je suis opposé au judaïsme israélite mais tout juif est pour moi respectable et aimable. Il en est de même pour les « catho ». Évidemment, je préfère, comme Joseph Fadelle, une religion d’amour et de libération à une religion de contrainte et d’enfermement.

     

     

    Pénétration de nos civilisations évaluées par des mœurs liberticides enfin : mon optimisme résolu ne trouve aucun bonne raison, aucune excuse à ce fait. Le citoyen de nos « vieux pays » est repu et fatigué. Repu, même sans travail et sans avenir professionnel, il préfère végéter en ville à migrer dans la campagne où il peut assurer sa subsistance avec un potager, quelques poules et brebis. Fatigué, il n’a même plus envie de se battre pour des valeurs, encore moins pour plus de justice. Qui pourrait être le porte-parole de citoyens irresponsables ? Pas nos syndicalistes, dont l’unique but est de faire carrière dans le syndicalisme et de récolter les subsides accordés par l’Etat. Pas nos politiques, dont l’unique but est de faire carrière et de briguer la place la plus haute possible dans la hiérarchie politique : « Je veux être président de la République », se répètent tous les matins Coppé, Hollande et autres Montebourg. Pour quoi faire ? serait-on tenté de leur demander. « Mais pour jouir du pouvoir, évidemment ! » Pas les églises, qu’elles soient catholique, protestante ou adventiste, engoncées dans le matérialisme ambiant. Témoins de Jehovah ? Mormons ?… c’est mieux ! Là au moins, on est encadré ! Mais le summum, c’est quand même l’islam ! Et le citoyen fatigué et repu se contente de voter pour le Front national, ou pour Guéan, contre l’immigration, l’étranger.

     

     

    Ah, Joseph, tu as opté pour l’Église catholique parce que tu as trouvé dans la Bible et les Évangiles le plus beau message humain qui soit. Je te souhaite d’aller encore au-delà et de te libérer de ce besoin que nous avons tous d’avoir un Père. Mais je sais que tu as eu une vision, un appel[4] : « Pour franchir le ruisseau, il faut que tu manges le pain de vie. » Et cela, je te l’envie.



    [1] Le Prix à payer, L’œuvre Éditions, Paris, 2010

    [2] Je note avec amusement que chaque religion monothéiste a décidé d’un jour réservé au service de Dieu, Vendredi, Samedi, Dimanche, sans doute parce qu’il y a plusieurs "Dieu unique" ? Je me dis qu’il y a encore la possibilité pour quatre nouvelles religions monothéistes de trouver une place dans la semaine !

    [3] Monsieur Jacques Chirac, évidemment !

    [4] Le Prix à payer, p. 33

  • Des solutions pour sortir de la crise !

    Des solutions pour sortir de la crise ! 1

     Un député très intelligent – mais ne le sont-ils pas tous ? – propose un texte de loi instituant une taxe sur les loyers jugés excessifs, comme par exemple un loyer de 600 euros pour une chambre de bonne de 14 m2.

    Évidemment que c’est excessif ! mais allons plus loin encore et plafonnons les loyers en fonction des régions de France et de la taille des agglomérations. Mais il est UMP, donc pas un bureaucrate socialisant !

    Comme il a bien réfléchi, il connaît les effets induits par une si généreuse mesure. Une partie des propriétaires répercute sur les locataires les nouvelles taxes, les appauvrissant encore plus et les poussant vers des logements plus petits et insalubres. L’autre partie, manifestant son mécontentement par une bouderie irrationnelle, décide de ne plus louer ses chambres et d’y stocker ses surplus de meubles. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat est un accroissement des loyers et de la pénurie de logements...

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  • Apartheid

    Petite expérience significative à l’entrèe du Musée de l’apartheid de Jo’burg. A l’entrée, nous avons été séparés et sommes entrés par deux entrées différentes ; nous ne comprenions pas pourquoi. Le gardien nous a fait remarquer que nous avions deux billets différents… oui, et alors ? regardez-les mieux. Effectivement, l’un mentionnait White et l’autre Not White. Histoire de nous mettre dans l’ambiance. Et les photos et videos nous ont fait toucher du doigt l’effrayante réalité de l’apartheid…

    Pourquoi cet apartheid ? Les européens sont arrivés par vagues dans un pays superbe et accueillant, très peu peuplé, et par des gens arrangeants, souriants et pacifiques. Ils sont arrivés, protestants persécutés par les monarchies très catholiques, peuples chassés par la famine, la pauvreté et les guerres. Ils ont pris possession du Sud de l’Afrique où ils ont trouvé des conditions climatiques très satisfaisantes et d’immenses terres pratiquemen vierges qu’ils ont, à force de courage et… de bras noirs, défrichées, ensemencées, moissonnées, cultivées. Et l’or et le diamant sont arrivés là-dessus, introduisant les affres de la cupidité. Le Royaume-Uni, du temps de sa splendeur, ne pouvait pas passer à côté de telles richesses (il exploitait encore l’Australie pour sa laine, l’Inde et la Chine pour les épices et l’opium, l’Amérique du Nord pour le coton…) ; il contraignit les Africaners à remonter vers le Nord-Est, sur les plateaux. Pour soumettre les mêmes Africaners, il aida les populations noires à secouer le joug du servage et de l’esclavage. Représentant à peine 12 % de la population d’Afrique du Sud, les Africaners, voulant naturellement conserver leurs pouvoirs et les avantages de leurs positions, même après l’abolition de l’esclavage, ont été conduits à denier aux noirs le droit de disposer d’eux-mêmes, particulièrement en leur refusant le droit de vote. Comme partout, la misère rassemble les pauvres en périphérie des grandes villes ; Soweto grandit, grandit, et devint une zone de non-droit. Garder son pouvoir, maintenir l’ordre, dissocier les deux communautés, les séparer pour éviter le mixage pertubateur. Car la foi des Africaners ne pouvait accepter et exiger la séparation des races que par référence à la Bible : les noirs ne constituent-ils pas la descendance de Canaan, condamnée à être des serviteurs jusqu’au jugement dernier ?

    L’Apartheid a duré quatre vingt ans et se serait prolongé encore longtemps, à mon avis, si les grandes puissances, USA en tête, n’avaient pas mis en œuvre d’intenses pressions pour la faire cesser.

    Puissance du nombre… l’Algérie française aurait-elle été une terre d’apartheid si la présence française avait perduré ? On peut le penser. Les alsaciens d’origine, immigrés de la guerre de 1870, les paysans affamés et autres corses qui ont formé la communauté des « pieds-noirs » entretenaient des « rapports amicaux avec » les algériens d’origine, comme les africaners avec les noirs au début du XXème siècle. Mais le mouvement démocratique issu de la terre des Droits de l’Homme aurait irrémédiablement accordé un jour ou l’autre le droit de vote aux … Français d’Algérie, c’est-à-dire aux algériens de la terre algérienne. Et cela, de Gaulle l’a compris. Une France de 90 millions d’habitants dont 40 millions d’arabes, avec le même droit de vote… la politique de la France dictée par une population arabe ? inacceptable, et à juste titre : la France n’est pas arabe, l’Algérie n’est pas la France.

    Apartheid…

    Le sionisme révisionniste de Menahem Begin, fondé par Zeev Jabotinsky dans les années 1910, prône « la transformation de la Palestine (y compris la Transjordanie) en un Etat indépendant sous la direction d’une majorité juive bien établie ». D’après Shimon Péres, lorsque Theodor Herzl, fondateur du sionisme, disait : « un peuple sans terre cherche une terre sans peuple », il n’était pas conscient de l’existence d’une population arabe en Palestine. Mais il y a des palestiniens ! Comment rester un état juif démocratique avec une population majoritairement arabe ? La réponse est évidente : en excluant les palestiniens. Ce qui a été fait en 1948, à la suite de la première guerre israélo-arabe. Près de 800 000 expulsions, des villages rasés, la menace permanente. Le gouvernement jordanien a participé à ce mouvement de population ; il s’agissait de se partager la dépouille du protectorat anglais sur la Palestine. Je sais bien qu’à chaque fois que l’on aborde Israël et la Palestine, on sera accusé d’antisionisme, au mieux, d’antisémite au pire, ou bien, à l’inverse, de sioniste et d’anti-arabe.

    (J’ose aussi dire que la ségrégation est inscrite dans le Coran).

    Apartheid… Ségrégation… partout dans le monde.

    Les communautés craintives, apeurées face à la montée des inégalités sociales, du renchérissement des matières premières, des racismes, créent le communautarisme. Les puissants sont les premiers à éviter le mélange des populations, en créant des zones protégées. A proximité de mon domicile, Marne-la-Coquette accueille un grand parc entouré de grands murs protégés par des systèmes sophistiqués de protection. A l’intérieur, les propriétés de quelques people, Johnny et autres. Mais mon village de Ville-d’Avray n’est-il pas une enclave ? Et combien parmi nous habitent à Saint-Ouen, où l’étranger est le blanc ?

    D’un autre côté, il n’y a pas de communauté sans un extérieur. En psychosociologie, on mentionne le group-in et le group-out. C’est une nécessité de se sentir appartenir à une communauté, à laquelle on est lié par l’histoire, les coutumes et les modèles sociaux. D’ailleurs, le plus souvent, ce qu’on appelle le choc des religions n’est qu’un choc de coutumes. L’interdiction du porc et du vin, la viande kascher (ou casher), le port de la barbe ou de la kippa, ou du voile tiennent de la coutume au même titre que la façon des maoris de se frotter le museau pour se dire bonjour, coutumes qui permettent de se sentir appartenir à une communauté.

    La question est : peut-on appartenir à une communauté en étant ouvert et accueillant aux autres ? Sans pratiquer la ségrégation ?



    On peut faire confiance aux grandes puissances pour intervenir partout dans le monde au nom des Droits de l’Homme… et au mieux de leurs intérêts.